Nous nous faisions face. Enfin. Nous nous étions vus plusieurs fois. Toujours en public. Mais nous avions correspondu. Et nos sentiments étaient identiques. C'était impossible, bien évidemment. Mais nous ne voulions , pouvions, désirions résister.
L'aimer l'aimer l'aimer.
Voilà.
C'était la phrase dans ma tête quand il avait ouvert cette porte.
Je restais là à l'observer. Un instant , tout se suspendait. Il finit par m'enlacer. Juste ce petit geste encore prude. Même pas un baiser. Juste ses bras et ma tête qui se relâche, se pose et soupire.
Je finis par la lever. L'embrasser. je sentis cette petite langue qui m'effleurait.
Puis ses yeux. Alors ce fut le déchainement...
Nos bouches, nos mains, nous explorèrent...
Notre sueur, nos odeurs , nos bruits se mélangèrent.
Lui dans moi, moi autour de lui...dessus- dessous- dessus-dessous. Nos sens dessus dessous, insensés et encensés
Mon ventre palpitait, mes muscles le serraient. Il gémissait. Je crois que je criais. Je ne sais plus parce que j'étais ailleurs. Juste ce souvenir du plaisir, de la jouissance qui n'en finissait pas. Il allait au plus profond, cherchant à faire durer ce contact comme si notre vie en dépendait. Je m'en souviens. Comme je me souviens de cette porte bleue.
Mes larmes sont salées. Je hais les sentir . Je hais ce dégoût qu'elles provoquent.
Mais elles coulent. Irrémédiablement.
Parce qu'il part. Il part ...Chuchotent mes larmes. Loin , si loin.
Sa femme l'accompagne. Mais moi je reste plantée là.C'était impossible, nous le savions. Pourtant durant l'espace d'un après midi, il a été à moi.
Je hais les avions comme je hais les larmes.
De Marie-Paule Simonetti-Dolovici
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