A minha vida imita a minha arte

Espero que gostem
das nossas imitações
colocadas em palavras
virgulando, reticenciando
Nossos mergulhos
Nessa loucura chamada
Pensamento

Luciana Gaffrée

domingo, 17 de junho de 2012

Soneto incompleto para alguns uruguaios.

Os líquidos são lágrimas que escorrem pelas pernas
As florestas são tufos que protegem o teu rosto
Os vales, as rugas que vão alcançando seu posto
Os montes abrem-se em flores que deitam as sementes das colheitas hodiernas

Eis um quarto de soneto que me inpira teu poema
Talvez não possa continuar por falta de modelo
Ah os rostos cobertos de pelo!
Paisagem suave e brutal como a da Serra da Borborema

Queria que fosse selvagem...não posso terminar!

de Luiz Fernando Gaffrée Thompson

quinta-feira, 14 de junho de 2012

Texte sur l´Islam - pour mes élèves de Relations internationales

Pourquoi la phobie de l'islam gagne du terrain


LE MONDE CULTURE ET IDEES
27.05.2012 à 15h14 • Mis à jour le 27.05.2012 à 15h14



Nous sommes sur le plateau de France 2, le 22 avril, au soir du premier tour de la présidentielle. Les résultats tombent. Les Français ont crédité Marine Le Pen de 17,9 %. Exalté, le porte-parole du Front national, Gilbert Collard, annonce la couleur : "On est la nouvelle droite ! C'est vrai que Nicolas Sarkozy, ça paraît bien fini." Justifié dans ses prises de position par la surenchère du président sortant sur l'immigration et l'islam, réunissant 6,4 millions de voix, le FN se pose en parti d'alternance. Il se prépare à affronter l'UMP en multipliant les triangulaires aux législatives. Il en a les forces. Marine Le Pen est arrivée première ou deuxième dans 116 circonscriptions sur 577, dépassant les 25 % dans 59 d'entre elles.

Ce succès de l'extrême droite, sa conversion en une "droite nationale" rejetant, au moins en paroles, "les formes de xénophobie, de racisme et d'antisémitisme", tout en faisant de la lutte contre l'immigration musulmane son cheval de bataille, fait écho à la percée dans toute l'Europe de formations politiques similaires. Citons le Parti du peuple danois, le Parti pour la liberté néerlandais, le FPÖ et le BZÖ autrichiens, les Vrais Finlandais, le Parti du progrès norvégien, le flamand Vlaams Belang, Droit et Justice en Pologne, Ataka en Bulgarie, la Ligue du Nord en Italie, les Démocrates en Suède, l'Union démocratique du centre (UDC) en Suisse. Tous ces partis dépassent aujourd'hui les 5 % des suffrages, quand ils n'atteignent pas 25 %.

Selon le spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus, ces formations incarnent l'émergence d'une "nouvelle droite radicalisée". Leurs programmes oscillent entre deux philosophies très différentes qui s'opposent sur l'économie et les moeurs. Certains, comme le FN, prônent un "nationalisme social ", explique Dominique Reynié, de la Fondation pour l'innovation politique. Ils sont eurosceptiques, contre la monnaie unique, ils critiquent la mondialisation, s'en prennent au capital, disent défendre les sans-grade. D'autres, comme le Parti pour la liberté de Geert Wilders, aux Pays-Bas, défendent un "libéral populisme", constate Jean-Yves Camus. Ils défendent l'Europe, le libéralisme, la laïcité et la liberté des moeurs.

Tous ces partis, cependant, comme le constate le politologue autrichien Anton Pelinka, se retrouvent sur un point : une critique virulente de l'islam et du multiculturalisme. Ils "jouent démagogiquement la carte qui consiste à dénoncer l'immigration musulmane pour rallier les perdants de la mondialisation".

Le plus radical est Geert Wilders (16 % des voix aux législatives de 2010, aux Pays-Bas) qui considère l'islam non comme une religion mais comme "une idéologie fasciste", homophobe, profondément sexiste. Dans son film Fitna ("Discorde" en arabe), il compare le Coran à Mein Kampf - ce qui lui a valu d'être interdit de séjour au Royaume-Uni - et appelle les musulmans d'Europe à abjurer leur foi. Il préconise l'arrêt de toute immigration ainsi que l'expulsion des Pays-Bas de tout musulman coupable de délit.

"LES BONS ET LES MAUVAIS FRANÇAIS"

Un des textes de Geert Wilders circule sur "Paroles de France - Le Forum des patriotes avec Marine Le Pen" (où il est par ailleurs traité de "sioniste de merde"). On y lit sa description des banlieues : "C'est le monde des têtes couvertes d'un foulard, où souvent les femmes circulent couvertes d'un semblant de tente, avec une poussette de bébé et une traînée d'enfants. Leurs maris, ou propriétaires d'esclaves, si vous préférez, marchent trois pas devant elles. C'est un monde avec des mosquées à tous les coins de rue. Les boutiques ont des enseignes que vous ne pouvez pas lire et vous aurez du mal à y trouver des traces d'activité économique. Ce sont des ghettos musulmans contrôlés par des fanatiques religieux."

En Norvège, Carl Hagen, dirigeant du Parti du progrès (FrP), déclarait en 2005 : "Les musulmans ont, de la même manière qu'Hitler, depuis longtemps dit les choses clairement. Sur le long terme, leur but est d'islamiser le monde. (...) Ils sont maintenant en Europe." En Suisse, qui compte 4 % de musulmans, Oscar Freysinger, de l'UDC, a dénoncé "l'islamisation rapide du pays" et lancé avec succès le mouvement antiminaret.

Aux journées d'été du FN, en 2011, Marine Le Pen a déclaré que "l'arrivée massive, en un temps très bref, vingt ou trente ans, de femmes et d'hommes ayant pour une très grande majorité une culture très différente de la nôtre rend toute assimilation inopérante, voire impossible". Elle prône l'arrêt de toute immigration du Sud, mais aussi "l'inversion des flux migratoires". Ce qui fait dire à Jean-Yves Camus : "Parler d'inversion, c'est appeler à expulser des Français d'origine immigrée. Il faut qu'ils soient clairs ! C'est une logique d'affrontement entre bons et mauvais Français."

Plusieurs intellectuels, dans des ouvrages, des conférences ou sur Internet, portent ce mouvement anti-islam radical. Celui qui ouvre la voie, en 1996, est le politologue américain Samuel Huntington, avec son livre Le Choc des civilisations, paru en français en 1997 (Odile Jacob), dans lequel il présente la culture islamique comme un ensemble unifié, n'évoluant pas, répugnant à s'ouvrir aux influences extérieures. A la suite d'Huntington, plusieurs essais décrivent une opposition frontale entre l'Occident et le monde arabo-musulman. La plupart parlent d'une bataille de valeurs et de l'intelligence, où l'islam incarne l'intolérance et un passé rétrograde face à un Occident démocratique.

Certains mettent l'accent sur le fait que l'islam menace l'Europe. En 2006, l'essayiste britannique Bat Ye'or prévient dans Eurabia. L'axe euro-arabe (Jean-Cyrille Godefroy) que l'Union européenne sera bientôt absorbée par un monde arabe expansionniste du fait d'une immigration arabe massive voulue par l'élite multiculturelle. On retrouve cette description d'un islam conquérant, autoritaire, envahissant l'Europe, chez de nombreux essayistes : Daniel Pipes, Ayaan Hirsi Ali, Melanie Phillips, Mark Steyn, Bernard Lewis, Bruce Bawer ou Robert Spencer, directeur du site Jihad Watch.

La féministe italienne Oriana Fallaci, auteur de La Rage et l'Orgueil (Plon, 2002), déclare en 2006 au journal Corriere della Sera : "Cela fait quatre ans que je parle du nazisme islamique, de la guerre à l'Occident, du culte de la mort, du suicide de l'Europe. Une Europe qui n'est plus l'Europe mais l'Eurabia, qui, avec sa mollesse, son inertie, sa cécité et son asservissement à l'ennemi, est en train de creuser sa propre tombe." Toute cette pensée a été digérée par Anders Breivik, qui a affirmé vouloir prévenir le monde de cette arrivée imminente de l'"Eurabie" en commettant ses attentats, en 2011, qui ont fait 77 morts et 151 blessés.

L'ouvrage le plus synthétique sur la dangerosité de l'islam reste l'enquête du journaliste américain Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux. Comment l'islam va transformer la France et l'Europe (Toucan, 2011). C'est devenu la bible de la nouvelle droite. Que dit-il ? Les musulmans envahissent l'Europe grâce à leur natalité galopante alors que les naissances des Européens s'effondrent à "1,3 enfant par femme". Il prédit que l'Italie va perdre, d'ici à 2050, la moitié de sa population autochtone. Que 17 % à 20 % des Pays-Bas seront musulmans. Que "les étrangers" représenteront entre 20 % et 32 % de la population européenne.

6 % DE PERSONNES SUPPOSÉES MUSULMANES EN EUROPE EN 2010

Nombre d'études, réalisées dans des pays différents, contestent ces chiffres. Celle du Pew Research Center, un think tank américain, établit à 6 % le nombre de personnes supposées musulmanes (de par leurs parents) dans l'Europe de 2010, soit 44,1 millions. Les projections montent à 8 % en 2030. Le rapport précise que toutes les prédictions d'une Europe à majorité musulmane ("Eurabie") sont sans fondement.

Dans Le Rendez-Vous des civilisations (Seuil, 2007), les démographes Youssef Courbage et Emmanuel Todd montrent que la fécondité des pays musulmans chute partout. En Algérie, en 2005, les femmes se marient à 28 ans, et ont en moyenne 2,4 enfants. Au Maroc, 2,2 enfants. En Tunisie, 2,1 enfants, comme en France. La natalité des musulmanes européennes recule aussi - 2,9 enfants par Marocaine aux Pays-Bas, 1,9 pour les Turques - et finit par rejoindre celle des Européennes. Une enquête du journal britannique Financial Times conclut : "L'islamisation, et a fortiori la charia, n'est pas une perspective envisageable grâce à une poussée démographique." Les spécialistes de l'Institut national d'études démographiques (INED) arrivent à la même conclusion pour la France : en 2010, 2,1 millions de personnes se sont déclarées musulmanes pratiquantes en France - pour 63 millions d'habitants.

Une autre raison expliquerait la montée d'un sentiment anti-islam en Europe : la contamination des musulmans par l'extrémisme islamiste et le salafisme djihadiste. C'est la conviction de Christopher Caldwell, qui cite notamment la France. Et qui ne manquera pas de faire référence à Mohamed Merah, l'assassin de Toulouse et de Montauban, qui se disait "salafiste".

Mohamed Merah, il est vrai, a été en partie formé dans des camps, en Afghanistan. Mais il apparaît isolé. Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), a émis des doutes sur l'existence d'un réseau salafiste français violent. Son passage à l'acte, dit-il, relèverait "davantage d'un problème médical et de fanatisme que d'un parcours djihadiste". Il serait plutôt "un loup solitaire".

Le sociologue Samir Amghar, de l'Ecole des hautes études en sciences sociales, cite les renseignements généraux dans son livre Le Salafisme d'aujourd'hui (Michalon, 2011) : les salafistes seraient entre 12 000 et 15 000 en France, dont 95 % de "piétistes", c'est-à-dire apolitiques, légalistes, partisans d'une foi rigoureuse, de l'abattage halal strict et du port du hidjab (le voile traditionnel, qui n'est pas la burqa). Quant aux salafistes révolutionnaires, ils seraient ultraminoritaires et très surveillés. "C'est aujourd'hui une sorte d'anachronisme historique de voir un individu se réclamer du djihad", explique Samir Amghar.

Reste qu'un seul assassinat, même condamné par les musulmans français, qui vient s'ajouter à toutes ces informations qui nous parviennent sur la place prise par l'intégrisme dans les pays du "printemps arabe", permet à l'extrême droite d'entretenir un sentiment de peur et d'attirer une partie de l'opinion - Marine Le Pen était à 13 % dans plusieurs sondages avant l'affaire Merah. Elle a déclaré aussitôt après, le 25 mars, à Nantes : "Ce qui s'est passé n'est pas l'affaire de la folie d'un homme ; ce qui s'est passé est le début de l'avancée du fascisme vert dans notre pays."

Pour le politologue Olivier Roy, spécialiste de l'islam, les deux discours extrémistes - l'anti-islamiste (Anders Breivik) et le djihadiste (Mohamed Merah) -, tous deux partisans d'un clash des civilisations, se répondent et s'amalgament en une "prophétie autoréalisatrice". Une logique de guerre, à laquelle l'opinion n'est pas insensible.

Beaucoup d'intellectuels issus de l'immigration sont choqués par cette logique, réductrice mais efficace, développée par Christopher Caldwell et reprise par les nouvelles droites européennes, qui vise à opposer un bloc identitaire musulman et un bloc chrétien. Une logique, aussi, qui considère tous les immigrés, leurs enfants, les nouvelles générations, quels que soient leur milieu social et leur manière de vivre, comme de potentiels "islamistes" actifs.

L'anthropologue des religions Malek Chebel, né en Algérie, auteur d'un Manifeste pour un islam des Lumières (Hachette, 2004), s'en inquiète : "Caldwell et Marine Le Pen passent sous silence les milliers de musulmans éduqués, les cadres, les médecins, les ingénieurs, les militants politiques et syndicaux, les étudiants, la "beurgeoisie"." Il voit dans cet acharnement une résurgence de la colonisation, le retour de conceptions racistes déguisées sous un habillage culturel. Car dans le concert européen, la France tient une position particulière : en raison de la guerre d'Algérie, l'Arabe n'est pas dans l'Hexagone un étranger comme les autres, mais porteur de phobies plus ou moins conscientes.

ANACHRONISME

Malek Chebel considère également cette islamophobie comme d'un autre temps, incapable de penser la pluralité des musulmans des années 2010. "La plupart des pays musulmans de la zone asiatique, les plus peuplés, vivent un islam apaisé, affirme-t-il. S'il y a en Orient ou au Pakistan des groupements de talibans anachroniques, je ne vois pas une planète musulmane à feu et à sang. Je vois aussi partout des exemples concordants d'une modernisation. Partout, la jeunesse proteste, clame son impatience de voir les structures fossiles bouger ; plus aucun despote ne peut conduire son peuple sans être contesté, plus aucun démagogue religieux ne peut se prévaloir de son lien unique à Dieu quand tout le monde "tweette" et "skype"."

Consultons par exemple Salamnews ("La Paix"), le nouveau site des jeunes musulmans français modernistes. Leur ligne éditoriale : "Rester fidèle aux principes laïques et républicains de la France tout en étant ouvert aux réalités multiculturelles." Leurs pages "beauté", présentant les stars françaises d'origine africaine, vaut le détour. Selon eux, la confrontation des traditions musulmanes et de la modernité européenne secoue les nouvelles générations.

Ces voix, qui veulent mettre en avant un islam ouvert, sont face à une difficulté : comment imposer dans l'opinion ce que vivent une immense majorité de musulmans, plutôt qu'une extrême minorité ? On a un bon exemple de ce casse-tête avec deux films récents montrant le basculement de musulmans vers l'action violente, en France et au Maroc : La Désintégration (2011), de Philippe Faucon, sorti en salles en février, et Les Chevaux de Dieu, de Nabil Ayouch, qui vient d'être présenté au Festival de Cannes. Ces deux films racontent, à leur façon, comment de jeunes musulmans, en butte au chômage, au racisme et à la pauvreté, plongent dans l'action violente salafiste. Des cas rarissimes, que l'extrême droite pourrait récupérer. Aussi, la rédactrice en chef du site Salamnews, lors d'un débat à Sciences Po, a critiqué La Désintégration, avec cet argument : "Il y a des milliers de jeunes musulmans français qui se voient refuser des stages, mais ils ne commettent pas des attentats !"

La dénonciation virulente de l'islam et le succès des partis d'extrême droite doivent enfin beaucoup à une réalité dérangeante : la difficile cohabitation entre immigrés et Français dans les quartiers pauvres et les cités. Pour l'expliquer, les responsables politiques de gauche et de droite évoquent avec raison l'urbanisme dégradé et la désocialisation. L'extrême droite, elle, met surtout en avant une promiscuité non désirée, les gestes d'incivilité, les modes de vie différents, le port du hidjab, les agressions verbales, le rejet culturel. Et elle fait mouche.

L'équipe du sociologue Pierre Bourdieu a constaté les difficultés de la cohabitation dans sa grande enquête sur La Misère du monde (Seuil, 1993), où nombre des témoignages de Français expriment la sensation d'être exilé chez soi. Ecoutons Mme Meunier parler de ses voisins arabes : "Ça va et ça vient et ça n'arrête pas. C'est toujours une marmaille de gosses. Ça braille, ça pleure. (...) Même les voitures, quand elles passent, c'est dangereux. C'est dangereux pour tout le monde. (...) Mais quand on leur dit, ça leur plaît pas. Ils ne sont pas contents. Ils crient que c'est du racisme. (...) Ce ne sont pas les parents les pires. Ce sont les jeunes, leurs enfants. Eux peuvent tout se permettre ; ils sont grossiers, ils sont haineux, leur regard est méchant. (...) Ils me foutent la trouille." Pendant ce temps, sur un autre palier, une jeune femme arabe se plaint de l'arrogance de sa voisine : "Elle trouve tout à fait normal de lâcher son chien dans le jardin. Le jardin est à elle, me dit-elle. C'est sa manière de me dire : "La France, elle est à moi" ; c'est sa France. Nous, les Arabes, nous ne sommes pas de cette France. Elle ne nous appartient pas."

Dans Les Immigrés de la République (Seuil, 2010), Philippe d'Iribarne, spécialiste des relations interculturelles, citant la phrase fameuse de Jacques Chirac sur "les bruits et les odeurs", rappelle combien les émanations des cuisines inconnues, les radios, les manières de parler participent de "l'univers familier" ; et combien celui-ci peut devenir invivable quand personne ne fait d'efforts.

De nombreuses études racontent la difficulté à vivre ensemble de gens venant d'univers éloignés, ne partageant pas les mêmes habitus, la même religion, parfois la même langue. La façon dont les femmes et les homosexuels sont traités par certains musulmans - l'homophobie gagne en banlieue - est également exploitée par l'extrême droite. Bien sûr, là encore, il existe des contre-exemples, nombre d'expériences de cohabitation qui se passent bien grâce à l'action d'associations, de comités de quartier, de mairies actives. Mais on le sait moins.

Le sociologue américain Edward T. Hall (1914-2009) était le grand spécialiste de la "proxémique" : l'étude des variations des distances sociales et du sentiment d'univers privé dans les différentes cultures. Dans La Dimension cachée (Seuil, 1984), il faisait la comparaison entre la distance physique qu'instaurent deux Anglais à l'arrêt de bus avec l'inéluctable bousculade du Caire. Il était persuadé que l'entassement humain dans les cités, sans considération culturelle et ethnique, sans sentiment de sécurité pour chacun, était pathologique. Il bataillait pour que les architectes travaillent avec des psychologues et des ethnologues, s'intéressent aux conflits interculturels, pour éviter le chaos relationnel dans les cités. Pour lui, la politique de la ville et l'urbanisme social sont décisifs.

En 2007, Fadela Amara annonçait un "plan des banlieues". Elle posait de bonnes questions : où loger les nouveaux immigrés, quels "lieux de vie" pour les jeunes, comment faciliter l'insertion d'entreprises en banlieue... Ce plan a fait long feu. En avril, à Vaulx-en-Velin (Rhône), François Hollande a appelé à "moins d'incantation" et à "faire davantage en matière d'éducation, de services publics, de logement et d'emploi dans les quartiers populaires". C'est un peu court au regard de l'affrontement annoncé par une nouvelle droite décidée à en découdre avec l'islam.

Allez voir "Les 4 vérités", le blog de Rémi Carillon, candidat FN dans les Hauts-de-Seine. On y trouve cet appel : "Contre l'islam, la méthode forte." C'est-à-dire ? "L'objectif sera de démontrer que le "vivre ensemble", sous-entendu "avec la charia", est une utopie vouée à l'échec. La seconde étape sera de demander aux Français de choisir, par référendum, entre deux solutions, toutes deux radicales et opposées : 1) La France cède à l'islam (adaptation systématique de notre loi à la charia), en échange d'une paix durable. 2) L'islam cède à la France (expulsion pure et simple des musulmans de France vers leurs pays d'origine), quitte à provoquer une guerre civile."

Frédéric Joignot



Questions




Répondez en français standard . Trois lignes minimum/cinq lignes maximum .



1- Quelles sont les deux philosophies très différentes qui s´opposent dans le contexte de “ la nouvelle droite radicalisée” ? Expliquez



2- Comment l´islam menace l´Europe ?



3- Qu´est-ce que le Salafisme ? Expliquez



4- Pourquoi parle-t-on d´anachronisme dans le texte?



5- À quoi se réfère la célèbre phrase de Jacques Chirac “ les bruits et les odeurs “ ?


sábado, 9 de junho de 2012

Texte Le Monde 6.12 suivi de questions Relations Internationales

Du miracle espagnol à la crise, un chemin pavé de déséquilibres


LE MONDE
09.06.2012 à 13h56 • Mis à jour le 09.06.2012 à 13h56



Par Claire Gatinois avec Sandrine Morel (à Madrid)



Madrid était pourtant, il y a quelques années encore, cité en exemple.
AFP/CHRISTOF STACHE

L'Espagne est le nouvel homme malade de l'Europe. Après la Grèce, l'Irlande et le Portugal, elle sera sans doute le prochain pays de l'Union monétaire à réclamer une aide extérieure pour sauver un secteur bancaire en déconfiture et apaiser un Etat qui peine à éponger ses déficits.



Aujourd'hui frappé par la récession et un chômage de masse, Madrid était pourtant, il y a quelques années encore, cité en exemple : une croissance au-delà de la moyenne de la zone euro, un chômage réduit de 5 points entre 2000 et 2007 et une dette publique équivalente à 36 % à peine de son produit intérieur brut (PIB) avant la crise de 2008... Un miracle économique qui masquait de profonds déséquilibres.

LA BULLE IMMOBILIÈRE A GONFLÉ LA CROISSANCE



Comme nombre de pays d'Europe du Sud, l'entrée de l'Espagne en zone euro s'est traduite par une forte réduction du coût du crédit, qui s'est alors aligné sur celui de ses partenaires. Mais l'afflux d'argent bon marché a été mal exploité se concentrant presque exclusivement sur le secteur du bâtiment.



"La construction a pris une part démesurée dans l'économie, représentant jusqu'à 12 % de l'emploi, contre 8 % au début des années 1990, et 5 % à 6 % pour la moyenne des pays de la zone euro", indique Jesus Castillo, économiste chez Natixis, qui cite ce chiffre édifiant : en 2007, le pays construisait 760 000 logements, trois fois plus qu'en 1995 et autant que la France, l'Allemagne et l'Italie réunies ! Une expansion qui s'est traduite par des importations en masse de composants et par un déséquilibre de la balance commerciale.



Gourmand en main-d'oeuvre, le secteur a aussi happé les travailleurs, y compris certains jeunes tentés de lâcher leurs études pour prendre un travail peu qualifié et bien rémunéré.



Quand la bulle a éclaté en 2008, tout un pan de l'économie a disparu. Pour l'heure, rien ne l'a remplacé. On estime souvent que la construction d'un logement occupe deux à trois personnes pendant un an. Le plongeon du nombre de mises en chantier en Espagne (87 000 aujourd'hui) aura donc mis sur le carreau 1,5 à 2 millions de travailleurs dans le pays.



LA FOLIE DES GRANDEURS DES RÉGIONS



En novembre 2011, le quotidien El Pais était face à un dilemme. Chargée de décrire les projets les plus pharaoniques des dix dernières années, la rédaction ne savait que choisir. Fallait-il parler de ce port (1,8 milliard d'euros) conçu à Valence pour accueillir, en 2007, la 32e America's Cup aujourd'hui déserté ? Ou de la sublime Ciudad de las Artes y las Ciencias (1,3 milliard), dessinée à Valence par l'architecte Santiago Calatrava, qui en est réduite aujourd'hui à célébrer des mariages pour remplir ses caisses ? Ou bien de cet aéroport (500 millions), à Ciudad Real en Castille-La Manche, le plus grand au monde ?



Ces mégaprojets, souvent dictés par la mégalomanie des présidents de région, ont coûté cher à l'Espagne. "Tout le monde se croyait chef d'Etat", souffle un économiste à Madrid, qui préfère rester anonyme.



En 2011, si le déficit public du pays a dérapé jusqu'à 8,91 % du PIB, contre 6 % prévus, c'est aux deux tiers à cause des dix-sept communautés autonomes. Responsables des dépenses de santé et d'éducation, peu modulables, elles ont vu leurs recettes, très liées au secteur de la construction, s'étioler.



Le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, a décidé d'imposer aux régions une discipline comparable à celle que l'Europe impose à ses pays membres, avec la possibilité de sanctions et d'une mise sous tutelle en cas de non-respect des règles. Mais dans un pays où cette décentralisation est inscrite dans la Constitution, certaines régions, jalouses de leur indépendance, sont prêtes à jouer les dissidentes.



LA BULLE DU CRÉDIT DÉGÉNÈRE EN CRISE BANCAIRE



Les établissements financiers espagnols, acteurs et victimes de la crise, ont arrosé de crédits les entreprises et les ménages, notamment pour qu'ils s'achètent ces maisons construites en pagaille.



Selon la banque d'Espagne, l'endettement des entreprises et des ménages atteint aujourd'hui 218 % du PIB. Avec la récession, les faillites d'entreprises se multiplient, le chômage enfle et les acteurs ne peuvent plus rembourser leurs crédits.



Les banques espagnoles ont ainsi, dans leur bilan, pas moins de 184 milliards d'euros de mauvaises dettes. Le secteur financier, indispensable au financement de la croissance, doit donc être renfloué - à hauteur d'une somme qu'on estime entre 40 et 80 milliards d'euros - même si cela a de quoi scandaliser le grand public.



UN ETAT DÉCRÉDIBILISÉ



Il serait en mesure d'apporter la somme nécessaire aux banques s'il n'avait lui aussi failli. L'évaluation des problèmes des banques, en particulier de Bankia, comme le déficit des régions n'a cessé d'être réévalué. En outre, à peine le pacte budgétaire européen approuvé, M. Rajoy a indiqué, le 2 mars, qu'il ne tiendrait pas ses engagements en matière de déficit. Finalement, en 2012, celui-ci représentera 5,3 % du PIB, au lieu des 4,4 % prévus.



La défiance des marchés s'est installée, les taux d'intérêt réclamés par les investisseurs ont grimpé jusqu'à plus de 6,5 % pour des emprunts à dix ans. Dans ces conditions, "le marché de la dette est fermé" au pays, a reconnu en début de semaine Cristobal Montoro, le ministre du budget. Tout était dit.



Claire Gatinois avec Sandrine Morel (à Madrid)



Questions:


1. Quelle mesure économique a été prise par l`Espagne pour entrer dans la zone euro et pourquoi cela a mal tourné?--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

2. Quelle est la cause principale du déséquilibre la balance commerciale espagnole?-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

3. De quelle manière ces mesures économiques prises par l´Espagne ont influencé négativement le marché du travail?--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
4. Quelle a été la pire conséquence de cette crise pour le jeunes travailleurs espagnols?--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
5. Le secteur du bâtiment a atteint aussi le secteur public.  Expliquez comment.-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
6. L´Esapagne est-elle un pays centralisé comme la France? Expliquez à l´aide d´exemple(s) du texte----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
7. A votre avis la "pagaille" du crédit en Espagne ressemble-t-elle à la facilité du crédit au Brésil?-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
8. A quoi est dûe la dette des entreprises et des particuliers envers les banques espagnoles quelles en sont les conséquences?----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
9. Le gouvernement espagnol n´essaie même pas d´aider les banques pendant cette crise.  Est-ce vrai?  Expliquez à l´aide du texte, s´il vous plaît.-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
10. Pourquoi les taux d´intérêt des investisseurs ont augmenté de 6,5 % sur 10 ans?-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Texte Le Monde Diplomatique suivi de questions - mai 2012

Histoire




« Le Moyen Age sur le bout du nez »

par Olivier Pironet, mai 2012





On ignore souvent que le Moyen Age fut ce creuset d’innovations que détaille l’historienne italienne Chiara Frugoni — une centaine de miniatures, tableaux, enluminures et fresques à l’appui (1). Les lunettes pourraient en être l’emblème : mises au point vers 1300 sous forme de pince-nez, elles vont servir d’abord aux moines, aux marchands, puis aux notaires et aux banquiers — deux professions nouvelles.



Adoption des chiffres arabes et du zéro (importés d’Inde), généralisation du papier, de la poudre à canon, du gouvernail et de la boussole (venus de Chine), invention de l’imprimerie à caractères mobiles, du moulin à eau et de l’horloge à échappement, qui va mesurer précisément la durée du travail : autant de progrès notoires. Mais apparaissent aussi des innovations plus modestes : la fourchette et les pâtes, le port de la culotte et du caleçon, l’habitude de jouer aux cartes et aux échecs, de tracer une portée et de nommer les notes, de célébrer le carnaval et le 25 décembre, de croire au purgatoire. Etonnante créativité médiévale qui fait naître la brouette, la charrue à socle, les vitres et les cheminées, sans oublier le filigrane, cher au billet de banque, les anesthésiants et, enfin, le mont-de-piété.



Olivier Pironet



Questions:


1. A quoi servent les exemples présents dans le premier paragraphe de ce texte?-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

2. Le deuxième paragraphe est-il structuré comme le premier?  Dites pourquoi et illustrez avec des exemples du texte.. -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------